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Village de FORT-COULONGE
Ensemble, la force de demain

Le site web du village de Fort-Coulonge dans la MRC de Pontiac en Outaouais.

L’histoire de Fort-Coulonge

Sur plus de 300 ans, l’histoire de Fort-Coulonge par Maurice Thibaudeau

Article mis en ligne le 13 février 2016
dernière modification le 4 février 2016

par Municipalité de Fort-coulonge
  Sommaire  

 1701-1800

Début du 18e siècle

Peinture de H.A. Ogden montrant des voyageurs quittant un poste de traite

La menace iroquoise nuit considérablement à la livraison des fourrures aux établissements situés sur les bords du fleuve St-Laurent. Cette menace disparaîtra rapidement avec la Grand Paix de Montréal de 1701.

La région située le long de la rivière des Outaouais n’est pas colonisée durant le régime français afin de maintenir la traite des fourrures avec les Amérindiens qui y habitent. Les Français maintiennent une garnison militaire dans plusieurs forts le long de l’Outaouais dont le fort Coulonge. Les fourrures y sont livrées, puis on les achemine sous escorte vers les grands centres de la colonie. Après 1763, les Anglais ont le même souci de décourager l’installation de colons.

mai 1709

Jean Cadieux, né à Boucherville le 12 mars 1671, fils cadet de Jean Cadieux et de Marie Valade, meurt de blessures et d’épuisement en voulant sauver ses compagnons de voyage des attaques des Iroquois. Des canotiers venus d’Oka auraient trouvé son corps, en haut des Sept Chutes du Grand Calumet, tenant dans ses mains un texte écrit sur une écorce de bouleau, relatant sa mort, à l’origine de la légende La complainte de Cadieux.

Voici un extrait du texte de la Complainte de Cadieux :

"Petit rocher de la haute montagne,
je viens ici finir cette campagne !
Ah ! doux échos, entendez mes soupirs
en languissant, je vais bientôt mourir."

Cadieux s’engageait depuis 1695 pour conduire des canots dans la région des Grands Lacs pour en ramener des fourrures. Il a épousé le 30 mai 1695 à Boucherville, Marie Bourdon, né le 11 août 1675 au même endroit. On dit de cette dernière qu’elle était algonquine. Ses parents, possiblement adoptifs, étaient Jacques Bourdon (1650-1724) et Marie Ménard (1658-1726), tous deux nés en France. Après la mort de Jean Cadieux, elle épouse Antoine Quenneville le 26 mai 1710 à Longueuil.

Situé au confluent de la rivière Coulonge et de la rivière des Outaouais, le FORT COULONGE est constitué d’une palissade de billots pointus à l’intérieur de laquelle ont retrouvait une maison et quelques bâtiments.

Le site du fort Coulonge devient un poste de traite des fourrures puisque Louis d’Ailleboust, puis ses fils, Antoine, Louis (sieur de la Madeleine) et Paul-Joseph (sieur de Coulonge) feront commerce avec les Indiens Algonquins et Tête-de-Boules du lac Sqaw (situé un peu au nord-est du fort Coulonge) durant plus de cent ans à cet endroit. Le poste est d’autant plus important, puisqu’il se situe sur la route de l’Ouest. Le poste est habité par des militaires, des commis des compagnies de traite ou des traités autorisés.

Le poste est une véritable auberge où les voyageurs s’arrêtent pour s’approvisionner ou apporter les marchandises indispensables à la traite. On y trouve gîte, repas et sécurité. On s’y arrête aussi pour enterrer les morts puisqu’un cimetière existe à proximité.

1758

Devant la menace anglaise, le gouverneur VAUDREUIL rappelle en 1758 les garnisons de tous les forts et postes de traite de l’Ouest de la Nouvelle-France afin qu’elles participent à la défense des établissements situés en bordure du fleuve St-Laurent.

1759

Dès que Montréal est conquis, les Anglais s’empressent d’aller occuper les forts situés à l’Ouest puisqu’une grande partie des fourrures en proviennent.

1761

Alexander Henry, marchand anglais, se dirige vers les Pays d’en Haut par l’Outaouais. Il note la présence du fort Coulonge.

1763

Pontiac (Obwondiag, Pondiag ou Pondiac), le Grand Chef des Odawas (Outaouais) de la région du lac Nipissing et Chef Suprême de la Confédération des Algonquins des Grands Lacs, déclenche une guerre contre les Anglais. Il tente de convaincre toutes les tribus amérindiennes de faire front avec lui. Thomas Gage, Gouverneur de Montréal interdit le commerce avec les pays d’En-Haut.

Pontiac laissera son nom à l’immense territoire situé autour du fort Coulonge.

vers 1777

L’industrie de la coupe de bois s’organise peu à peu. On procède à l’endiguement du chenal situé du côté nord de l’Île du Grand Calumet (Sept-Chutes) afin de permettre le passage des billes de pin équarries.

1784

Sous l’occupation britannique, le commerce continue de s’accroître. La compagnie du Nord-Ouest reconstruit le fort Coulonge en 1784.

On croit que le fort original était situé à l’embouchure de la rivière, du côté ouest, à l’endroit présentement occupé par l’usine de sciage de Davidson ou encore en face, du côté est de la rivière. Le nouveau fort est construit un peu en amont, près d’une pointe et d’une plage de sable, à environ un kilomètre à l’ouest de l’embouchure. Un pont près du site probable porte toujours le nom de Pont du Fort.

Ayant absorbé la compagnie du Nord-Ouest, la compagnie de la Baie d’Hudson y maintient un poste de traite important jusqu’en 1855.

Le poste du fort Coulonge, entouré de pieux de bois de 12 pieds de hauteur, comprend :

  • la maison du bourgeois avec son énorme cheminée en pierre, mesurant 21 sur 26 pieds ;
  • la maison des serviteurs (démolie en 1873), reliée à la précédente et au magasin par une vaste cuisine ;
  • la maison des commis ayant une haute cheminée, mesurant 15 sur 26 pieds ; l’hôtellerie, 27 sur 26 pieds (démolie en 1873) ;
  • la forge, 15 sur 15 pieds ; l’entrepôt à canots, 24 sur 46 pieds (démoli en 1837) ; le magasin, 31 sur 27 pieds (encore debout en 1897) ; la glacière, 16 sur 16 pieds ; un mât s’élève entre le magasin et la maison du bourgeois ;
  • le cimetière était situé en bordure de la rivière des Outaouais ; les constructions sont de bois équarri et lambrissé avec couvertures en bardeau à deux versants à pic ; les fenêtres sont étroites et les portes peintes en rouge ;

1786

Joseph Mondion, originaire de la seigneurie de Vaudreuil, s’installe aux Chats, à l’extrémité ouest du lac Deschênes. En 1686, le chevalier de Troyes y passe et nomme le site à cause « des roches dont la rivière est remplie, et qui égratignant, par manière de parler, les canots des voyageurs, leur ont donné lieu de lui imposer ce sobriquet ». Pour d’autres, il s’agit plutôt de l’abondance des ratons-laveurs (chats sauvages) dans la région puisque les premières chutes se seraient appelées le « Sault-des-chats-sauvages ».

1792

Le marchand de fourrures John MacDonnell visite le poste du fort Coulonge qu’il trouve en mauvaise condition.

1793

Le gouvernement projette d’ériger le canton de Clarendon. On octroyera des lots aux 15 premiers demandeurs en 1826

1795

Les majors Gale et Duberger réalisent une carte désignant l’emplacement et le nom de 17 nouveaux cantons (townships) pour ce qui sera nommé Comté de Pontiac.

1800

Joseph Mondion vend le poste et la ferme qu’il a installé aux Chats à une société montréalaise formée de Thomas et John Forsyth et de John Richardson.